Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Marc Villemain
27 septembre 2007

La junte birmane tient parole

Ce qui est frappant dans la répression de la sédition birmane, et au-delà de toutes autres considérations politique, stratégique, militaire ou humanitaire, c'est qu'elle aura pour ainsi dire été annoncée officiellement. Ainsi a-t-on pu lire, depuis une semaine, que l'armée préparait la répression sous toutes ses coutures, politiques et logistiques, ou encore qu'elle prévenait les manifestants et tous ceux qui auraient l'infortune de se trouver dans leur sillage qu'elle s'apprêtait à tirer à vue. Ce cynisme n'est possible que parce que nous vivons dans une ère de communication frénétique qui permet, pour peu que l'on ait assimilé le fonctionnement situationniste du temps, d'annoncer l'horreur sans que l'annonce elle-même n'en modifie la survenue. Nul n'ignore ce qui se trame, les puissances terrestres réunies s'en saisissent, les appels et les tractations se multiplient, mais le feu est ouvert dès le lendemain. Et ce qui est fascinant, c'est que la surpuissance menaçante des grands ne déplace pas une virgule des communiqués et des intentions de la junte au pouvoir, absolument et totalement indifférente aux menaces de rétorsion et aux chiffons rouges agités à la tribune de l'opinion mondiale. Cette indifférence est rude à avaler pour tous ceux qui font profession de politique et d'opiniâtreté onusienne, tant le politique ne survit que parce qu'il peut convaincre les citoyens de sa capacité à se saisir du réel et à en infléchir le cours. Ici, les actions de prévention, de précaution, d'ingérence et de négociation, n'auront servi à rien, et toutes se seront heurtées à quelque chose d'incroyablement obtus et borné, au point d'apparaître comme parfaitement irrationnelle aux consciences occidentales.

Commentaires
F
Il a fallu annoncer l'horreur pour se souvenir que la Birmanie (l'Union du Myanmar)est dirigée par une dictature militaire qui utilise le travail forcé (j'en passe et des meilleures) comme une pratique courante. Ce pouvoir est doué d'une grande inventivité et saisit quand il le faut les avantages ésotériques ; il est appuyé par certains pays ne voulant en aucune façon perdre la richesse d'échanges économiques fructueux. On a bien tenté de sanctionner la dictature mais de sanction, nous sommes passés à augmentation de la pauvreté.<br /> Les actions de prévention et de négociation sont enfermées tout comme l'est le prix nobel de la paix. Car là encore, tout est question de pouvoir et ce pouvoir n'a que faire de la conscience (occidentale) et des détresses birmanes.
Répondre
A
La raison des armes est toujours la plus forte.
Répondre